Le "pirate" ne fait pas dans la dentelle... de Neptune
Reconverti avec bonheur dans la littérature subaquati• que, Gabriel Di Domenico est un multirécidiviste. Intitulé "Pirates". son sixième ouvrage vient en effet de paraître aux prestigieuses éditions Glénan. dans la collection 'Carnets de Plongée' que dirige le plongeur-spéléologue Francis Le Guet Ce dernier est d'ailleurs l'un des héros de cette série d'anecdotes savoureuses dont Gabriel (dit "Dido", dit "le têtard') distille les détails avec un plaisir non dissimulé. Le Guen est donc ce "fada' qui un Jour de 1979 allait impression• ner ses pairs en réalisant une plongée aussi dangereuse qu'historique au plus profond de la résurgence sous-marine du Sestouan, dans l'actuel Parc des Calanques. Gabriel était aux premières loges pour apprécier l'exploit en connaisseur. Car la vie aventureuse d'un plongeur-scaphandrier professionnel est loin d'être un long fleuve tranquille.
Emporté par sa plume encrée d'humour noir et d'autodérision. l'auteur n'hésite pas à révéler certains actes peu glorieux commis sous la surface, en toute illegall-re . comme ces chasses sous-marines nocturnes menées à grand renfort d'éclairage "maison" ou cet incroyable sabotage de la vedette des douanes de Marseille réalisée au nez et à la barbe des "dar-lans" surnom de tout ce qui porte un uniforme sur l'entai, à son poste d'amarrage dans le Vieux-Port !Mals si contrebande. trafics et braconnage ont fait les beaux Jours (et les belles nuits) du petit plongeur napolitain, notre pirate est parfois. passé très près de la correctionnelle, voire de la perpétuité. Et ce n'est pas derrière les barreaux qu'il risquait d'effectuer sa peine mais bien entre quatre planches. Plusieurs fois en effet, Gabriel Di Domenico a vu la mort de près. Et s'il raconte aujourd'hui ses aventures avec légèreté. le plongeur n'en menait pas large à l'époque, que ce soit le jour où il faillit disparaisse dans la buse d'un barrage ou lors de cet audacieux bras de fer engagé avec la mafia; partie de poker dont il De sortit vivant que grâce à un coup de bluff magistral. Et ne parlons pas de ce réveillon de Nol où deux balles de 44 magnum auraient pu définitivement giicher la fête, envoyant quand même le têtard aux extrêmes urgences de l'hôpital de Sainte-Marguerite...
Philippe GALLINI